La Marianne de Yeno. Dessin de Yeno. |
Céka, l'auteur BD était de passge à Val de Reuil, il revisitait "les Fables De La Fontaine" avec des jeunes. Je me suis amusée à écrire cela.
Maître corbeau
Ses plumes esquintées
Sur ses pattes amochées
Un moral de mal kiffé
Maudissait cette délicieuse puanteur
fermentée
Car un vrai régime il s'était imposé
Tenté de s'empiffrer
Il cherchait un lascar pour lui
remonter le moral
Dans cette forêt d'enfoirés du chacun
pour sa gueule
Sans pitié ni solidarité
Il aperçut ce mytho de renard
toujours prêt à baratiner les mieux tunés
Squattant le bas des arbres
Le renard repéra le corbeau et son
fromage :
« Salut, tu fais quoi là ? »
Enchaina le lascar
« Faut que je tourne la page »
Marmonnait le corbeau
« Franchement, eh franchement,
t'es un mec peinard,
Tu ne fais jamais chier personne,
Personne t'emmerde, t'es un mec
tranquille, un mec bien,
En plus de là où tu es, t'as tout
compris
Tu pourrais faire ta balance et tout,
mais même pas,
T'es un mec bien, t'as pas 10 keuss ? »
Boosté, le corbeau a lâché ce truc
Qui lui aurait fait prendre trop de
graisse
Le renard enchaina : « Comment
je t'ai carotté ! »
Mais pendant qu'il déblatérait,
racontait ces conneries,
Le corbeau chantait victoire et
C'est jusqu’à ses plumes qu'il en
sourit.
"Atmosphère, atmosphère, est ce que j'ai un egueule d'atmosphère ?" Qui joue dans le mépris en ce moment ?
LA CONFUSION PATRIOTIQUE
Je n'aime pas, quand le présent se
conjugue,
Avec la peur et le temps qui fugue.
Voilà que règne la confusion
patriotique,
Comme un amant qui vous insulte,
amnésique.
Voilà que certains travaillent,
A la mémoire sélective : "vaille
que m'aille! "
La haine est à la mode :
Notre devise froissée dans une
commode,
Le permis d' haïr,
Avec le sourire,
Des bulletins de vote dans des urnes
en cire,
Et des cravates pour valider,
Ce qui il y a encore quelques années,
On se jurait de ne plus scander.
Pourquoi mon Pays a du mal,
A reconnaître une partie de son
Histoire Illégale ?
Ne sait il pas qu'ainsi il se rend
méprisant ?
Un pays doit savoir conjuguer le
temps.
Pourquoi mon Pays a du mal,
A reconnaître une partie de son
Histoire Illégale ?
Il enterre certaines mémoires de ses
terres,
En prétextant que le passé n'a
d'importance qu'au cimetière.
Pourtant l'héritage de Notre
Humanité,
Se marie avec nos hontes et nos
gloires du passé.
Il enterre certaines mémoires de ses
terres,
En prétextant que le passé n'a
d'importance qu'au cimetière.
Mon pays prend le risque de se foutre
par terre :
Le moonwalk d'un retour en arrière.
J'entends hurler les sirènes de la
terre.
Et les ténèbres creuser la tombe des
Lumières.
C'est le règne de la confusion
patriotique
Ce n'est plus une patrie, ni même une
république,
C'est un re-mort national :
Un crime contre l'humanité, verbal.
Certaines mémoires n'ont pas de
cérémonies :
Car on les floue de déshonneur,
ensevelies.
Et le racisme devient un homme avec
qui l'on jouit,
Pour le plaisir des citoyens qui
Notre Histoire nie.
Pourquoi mon Pays a du mal
A reconnaître une partie de son
Histoire Illégale ?
A force de conquêtes orgueilleuses
chavirer,
J'entends nos terres s'assécher.
A force d'identités conquérantes se
masturber,
J'entends nos citoyens
s'abâtardirent, se supprimer,
Et les peuples se confondre,
Ce serait toujours l'autre qu'il faut
fondre.
L'autre qui nous nuit, nous détruit,
nous poursuit :
L'humain et son complexe du préféré
qui justifie,
Ses cancers sociaux, ses crimes
moraux et ses guerres infinies.
Qui courtise ses intérêts,
Noie la terre dans de futurs regrets.
Même les intellectuels et les
artistes ont choisi leur camp,
Que les poètes n'en fassent pas
autant.
Toi patriote de la paix,
Ris toi de leurs éphémères, toi même
tu sais.
Car c'est toi que le cœur de la terre
retiendra,
Toi dont on racontera l'Histoire du
plus beau choix.
Sublime les mémoires de nos pères et
de nos mères,
Tu as le soutient du miel de la
terre.
Le vrai combat n'est jamais une
négation,
Que nos citoyens s'arment
d'attention.
Voilà que pour justifier les
conquêtes indignes,
Mon pays dans la confusion
patriotique se piétine,
Comme une nation qui se suicide :
Car dans le mensonge, c'est toujours
le plus ravageur qui décide.
Voilà que le peuple n'est qu'un
prétexte :
On l'abrutit autour de rimes qui
détestent,
On leur vend l'ignorance qui empeste,
Via les dealers de l'amnésie qui
tout, conteste.
Mon pays, chante moi ton hymne,
De la berceuse à nos histoires qui
riment.
Je t'écrirais le plus beau des
refrains,
En pensant aux patriotes de demain,
Malgré mes découragements et mes
défauts, je viens,
Allons enfants de la patrie, la
main-le poing.
Citoyen, dépose avec beauté la pierre
de tes efforts,
Pour sourire à l'Histoire de nos
terres et de nos morts.
Mais n'oublie pas que c'est la terre
qu'il faut fleurir :
D'espérance, pas de cadavres ou
d'histoires du pire,
Citoyen, écris sur nos terres :
avenir.
Afin que mon Pays n'ait plus de mal
A reconnaître une partie de son Histoire Illégale...