jeudi 21 novembre 2013

Mon maître corbeau et le renard et La Confusion Patriotique. Un dessin : La Marianne de Yeno.

La Marianne de Yeno. Dessin de Yeno.
Mon Maître Corbeau et Le renard Lascar :
Céka, l'auteur BD était de passge à Val de Reuil, il revisitait "les Fables De La Fontaine" avec des jeunes. Je me suis amusée à écrire cela.


Maître corbeau
Ses plumes esquintées
Sur ses pattes amochées
Un moral de mal kiffé
Maudissait cette délicieuse puanteur fermentée
Car un vrai régime il s'était imposé
Tenté de s'empiffrer
Il cherchait un lascar pour lui remonter le moral
Dans cette forêt d'enfoirés du chacun pour sa gueule
Sans pitié ni solidarité
Il aperçut ce mytho de renard toujours prêt à baratiner les mieux tunés

Squattant le bas des arbres
Le renard repéra le corbeau et son fromage :
« Salut, tu fais quoi là ? » Enchaina le lascar
« Faut que je tourne la page » Marmonnait le corbeau
« Franchement, eh franchement, t'es un mec peinard,
Tu ne fais jamais chier personne,
Personne t'emmerde, t'es un mec tranquille, un mec bien,
En plus de là où tu es, t'as tout compris
Tu pourrais faire ta balance et tout, mais même pas,
T'es un mec bien, t'as pas 10 keuss ? »

Boosté, le corbeau a lâché ce truc
Qui lui aurait fait prendre trop de graisse
Le renard enchaina : « Comment je t'ai carotté ! »
Mais pendant qu'il déblatérait, racontait ces conneries,
Le corbeau chantait victoire et
C'est jusqu’à ses plumes qu'il en sourit.

"Atmosphère, atmosphère, est ce que j'ai un egueule d'atmosphère ?" Qui joue dans le mépris en ce moment ?  

LA CONFUSION PATRIOTIQUE

Je n'aime pas, quand le présent se conjugue,
Avec la peur et le temps qui fugue.
Voilà que règne la confusion patriotique,
Comme un amant qui vous insulte, amnésique.
Voilà que certains travaillent,
A la mémoire sélective : "vaille que m'aille! "
La haine est à la mode :
Notre devise froissée dans une commode,
Le permis d' haïr,
Avec le sourire,
Des bulletins de vote dans des urnes en cire,
Et des cravates pour valider,
Ce qui il y a encore quelques années,
On se jurait de ne plus scander.

Pourquoi mon Pays a du mal,
A reconnaître une partie de son Histoire Illégale ?
Ne sait il pas qu'ainsi il se rend méprisant ?
Un pays doit savoir conjuguer le temps.

Pourquoi mon Pays a du mal,
A reconnaître une partie de son Histoire Illégale ?
Il enterre certaines mémoires de ses terres,
En prétextant que le passé n'a d'importance qu'au cimetière.
Pourtant l'héritage de Notre Humanité,
Se marie avec nos hontes et nos gloires du passé.
Il enterre certaines mémoires de ses terres,
En prétextant que le passé n'a d'importance qu'au cimetière.
Mon pays prend le risque de se foutre par terre :
Le moonwalk d'un retour en arrière.
J'entends hurler les sirènes de la terre.
Et les ténèbres creuser la tombe des Lumières.

C'est le règne de la confusion patriotique
Ce n'est plus une patrie, ni même une république,
C'est un re-mort national :
Un crime contre l'humanité, verbal.

Certaines mémoires n'ont pas de cérémonies :
Car on les floue de déshonneur, ensevelies.
Et le racisme devient un homme avec qui l'on jouit,
Pour le plaisir des citoyens qui Notre Histoire nie.

Pourquoi mon Pays a du mal
A reconnaître une partie de son Histoire Illégale ?

A force de conquêtes orgueilleuses chavirer,
J'entends nos terres s'assécher.
A force d'identités conquérantes se masturber,
J'entends nos citoyens s'abâtardirent, se supprimer,
Et les peuples se confondre,
Ce serait toujours l'autre qu'il faut fondre.
L'autre qui nous nuit, nous détruit, nous poursuit :
L'humain et son complexe du préféré qui justifie,
Ses cancers sociaux, ses crimes moraux et ses guerres infinies.

Qui courtise ses intérêts,
Noie la terre dans de futurs regrets.
Même les intellectuels et les artistes ont choisi leur camp,
Que les poètes n'en fassent pas autant.

Toi patriote de la paix,
Ris toi de leurs éphémères, toi même tu sais.
Car c'est toi que le cœur de la terre retiendra,
Toi dont on racontera l'Histoire du plus beau choix.
Sublime les mémoires de nos pères et de nos mères,
Tu as le soutient du miel de la terre.
Le vrai combat n'est jamais une négation,
Que nos citoyens s'arment d'attention.

Voilà que pour justifier les conquêtes indignes,
Mon pays dans la confusion patriotique se piétine,
Comme une nation qui se suicide :
Car dans le mensonge, c'est toujours le plus ravageur qui décide.

Voilà que le peuple n'est qu'un prétexte :
On l'abrutit autour de rimes qui détestent,
On leur vend l'ignorance qui empeste,
Via les dealers de l'amnésie qui tout, conteste.

Mon pays, chante moi ton hymne,
De la berceuse à nos histoires qui riment.
Je t'écrirais le plus beau des refrains,
En pensant aux patriotes de demain,
Malgré mes découragements et mes défauts, je viens,
Allons enfants de la patrie, la main-le poing.

Citoyen, dépose avec beauté la pierre de tes efforts,
Pour sourire à l'Histoire de nos terres et de nos morts.
Mais n'oublie pas que c'est la terre qu'il faut fleurir :
D'espérance, pas de cadavres ou d'histoires du pire,
Citoyen, écris sur nos terres : avenir.

Afin que mon Pays n'ait plus de mal
A reconnaître une partie de son Histoire Illégale...